L’INQUISITEUR

 

« ON RECONNAIT L’ARBRE A SON FRUIT » Dicton populaire


Extraits du dossier des régulateurs concernant l’inquisiteur itinérant Do Calamocha
(1471-1510)

Chargé de l’édification Le Petit Prince

 

Juillet 1510 ESPAGNE région de Tolède village de Valdepenas.

Do Calamocha petite silhouette grise et bossue traversait d’un pas rapide et décidé les rues
du village, encadré par deux imposants personnages dont les visages étaient dissimulés par de larges capuches. Cet équipage était suivi et précédé par deux groupes de six hommes en armes.
Ceux qui se trouvaient sur leur passage étaient sommés de s’écarter vivement, celui qui distrait, sourd, ou trop vieux pour réagir était vigoureusement poussé sur le coté.
Tandis que le groupe traversait une ruelle particulièrement étroite et sombre, une vague nauséabonde projetée d’un endroit mal défini s’abattit sur les trois personnages centraux.
Do Calamocha continua son chemin imperturbable ses deux compagnons quant à eux poussèrent un râle, pestiférèrent et cherchèrent alentours d’un oeil torve un signe de vie dans les étages supérieurs.

La compagnie contourna l’église fortifiée, une partie des hommes en armes se postèrent en faction aux environs le reste du groupe entra dans l’édifice par une petite porte latérale, arrivés devant un étroit escalier qui s’enfonçait dans l’obscurité Do Calamocha l’inquisiteur s’adressa à ses deux hommes de main et bourreaux :
« Commencez votre office je vous rejoins dans une heure. »
Il se débarrassa de son linge souillé et vêtit ses habits d’or et de sang puis il s’installa devant un pupitre, prépara un parchemin, se saisit d’un plume d’oie, mais avant de tremper celle ci dans l’encre, il se releva pour retourner un tableau sur le mur en face de lui.
Il n’aimait pas ce tableau, et dés le premier jour il l’avait remarqué.
Ou plutôt il avait le sentiment que c’était l’angelot aux grands yeux qui y était représenté qui l’observait en permanence. L’artiste avait réussi le tour de force de donner la vie au regard de son personnage. Et l’inquisiteur n’aimait pas ce regard…..
Ceci fait il se remit à l’écriture.
Quelques instants plus tard des hurlements lui parvinrent des profondeurs cela lui fit partiellement oublier sa récente mésaventure de la ruelle.
Il se munit d’une torche et descendit lentement les marches qui menaient dans la crypte tout en savourant les bruits de craquements, les cris et les odeurs de chairs brûlées qui remontaient des fonds.
Il entrait dans son élément là où il était le maître absolu là où tout le monde finissait par plier.
A l’extérieur il le savait tous n’avaient que haine, répulsion à son égard.
La lueur des braseros lui révélait maintenant les bourreaux et leurs deux suppliciés.
Deux jeunes gens surpris dans une cabane de bergers dévêtus, un soir de pleine lune, en compagnie d’un chat noir et d’un bélier.
Tous les ingrédients d’une messe noire pour un esprit tortueux et paranoïaque comme celui de l’inquisiteur.

Un jeune homme était entravé aux deux pieds et tendu en diagonale par les deux mains. Afin de contrecarrer les ruses du malin qui l’avait doté d’un visage angélique, le prélat
avait ordonné à ses officiers des basses œuvres de lui emprisonner la tête dans un lourd masque de fer grotesque muni de petites pointes à l’intérieur ,qui faisait office de carcan .
Le malheureux était placé de façon à pouvoir observer à travers ses larmes de sang les sévices infligés à sa compagne soigneusement attachée sur un chevalet.
Les bourreaux à l’aide d’une énorme pince venaient de lui broyer la jambe droite et pour quelle ne succombe pas d’hémorragie, apposé des fers rougis au feu sur les plaies.

L’inquisiteur selon un rituel qu’il avait mis au point avec ses complices fit semblant de
s’indigner :
« Arrêtez, malheureux ! Qui vous a ordonné de commencer les tourments ? Vous savez bien que les supplices ne sont destinés qu’à ceux qui nient, et je n’ai pas encore commencé l’interrogatoire ! »
Puis prenant un ton douceâtre il s’adressa aux prisonniers :
« Mes enfants je peux encore vous sauver, si vous reconnaissez les pratiques sataniques auxquelles vous vous êtes livrés et si vous dénoncez vos complices. »
A travers les minuscules ouvertures de la lourde tenaille qui lui mordait la tête le jeune homme cria :
« Nous ne comprenons rien à tout cela, nous nous aimons, nous allons nous marier, il s’agit d’un simple rendez-vous, quoi de plus naturel que de trouver un bélier dans une bergerie quant au chat qui fréquente les lieux il n’est même pas noir ! »
« Vous refusez d’avouer les faits ! Nous sommes donc contraints d’appliquer la question, je vais vous faire découvrir un tout nouvel instrument que j’ai fait venir de Germanie.
Santos éclaire donc la vierge de fer ! »
L’un des hommes cagoulés décrocha une torche du mur et éclaira une niche sombre où se dressait une sorte de sarcophage.
Son comparse saisit une poignée latérale la chose s’ouvrit sur toute sa hauteur dans un grincement lugubre.
L’intérieur laissait apparaître une cavité de forme humaine dont les parois étaient tapissées de longues pointes effilées.
A cet instant une rumeur se fit entendre à l’étage supérieur et Senor Lugo le maire de Valdepenas dévala l’escalier de pierres, déboucha dans la crypte et découvrant l’horrible spectacle s’indigna :
« Qu’avez-vous fait ! C’est une erreur, je connais très bien ces jeunes gens, pour l’amour de Dieu arrêtez. »
Le prélat se tourna vers l’arrivant son visage partiellement éclairé par les flammes et ses yeux enfoncés dans leurs orbites lui donnaient un air encore plus inquiétant qu’à l’accoutumée.
« Senor Lugo de quel droit vous permettez-vous d’interrompre la confession ? »
Et sans attendre de réponse il continua :
« Nous venons de prendre note de leurs aveux qu’ils s’apprêtaient à signer et nous étions sur le point de vous convoquer en tribunal exceptionnel, temporel et itinérant de la sainte inquisition avec un notaire et un officier de police afin de décider de leur sort ainsi que celui de leurs complices. »
« De quoi sont-ils accusés ? Quels complices ? » S’inquiéta le maire du village qui voyait déjà depuis plusieurs semaines disparaître nombre de ses administrés le tout accompagné de la confiscation de leurs biens au plus grand profit de la papauté et de la monarchie.

Do Calamocha exhiba un parchemin.
« Je vais vous en faire lecture :
« Nous soussignés Miguel de Oliveira et Ines Fernandes, déclarons avoir offensé le seigneur notre père qui est aux cieux, en organisant une dévotion au diable il y a deux jours de cela pendant la nuit de pleine lune au lieu dit la colline des oliviers.
Pour ce faire nous avons tracé des signes cabalistiques au sol et forniqué nus en présence d’un bouc et d’un chat noir, selon les instructions que nous à remis le capitaine Almirez de Avila.
« Etes- vous satisfait ? »
Du masque sanguinolent retentit une nouvelle complainte à laquelle se joignit celle de la jeune suppliciée :
« Tout ceci n’est que pure invention nous ne connaissons le capitaine que de nom ! »
Le senor Lugo interloqué plaida :
« Vous devez arrêter tout de suite ces tortures et respecter la procédure, les accusés n’ont pas été au préalable entendu par le tribunal d’exception auquel je dois participer ainsi que les autres représentants locaux. »
Il ajouta :
« Par ailleurs le Capitaine De Avila goûte une retraite bien méritée dans notre bourgade après avoir loyalement servi le roi Ferdinand cinq en risquant sa vie sur toutes les mers alors qu’il dirigeait un navire marchand. »

L’inquisiteur lui rétorqua dédaigneusement :
« Vous oubliez qu’il a ramené de ses voyages une femelle Maure avec laquelle il entretient des relations contre nature, c’est un fornicateur !
Et puisque vous aimez les références, je vous rappelle que je détiens les pleins pouvoirs du grand inquisiteur Torquémada, lui-même confesseur de la reine.
Je relève que je viens d’entendre de votre bouche que vous connaissiez bien les accusés.
J’ajoute à cela qu’il n’y a pas deux heures d’ici le serviteur du Roi et du Pape que je suis et ses assistants à subit un affront en traversant votre cité.
Ce qui prouve que la sécurité dans votre ville n’est pas assurée et que de nombreux hérétiques s’y trouvent encore.
Alors si vous ne voulez pas que j’engage une enquête à votre encontre je vous somme de retrouver ceux qui ont jeté des seaux d’excréments sur moi. »

Le premier magistrat de la ville blêmit, de la sueur perlait sur son front, il n’avait plus qu’une idée sortir de cet endroit, il fit demi-tour pour partir.
Le prélat l’arrêta.
« Ce n’est pas terminé, puisque vous avez assisté à l’interrogatoire vous allez attester des aveux, en échange de quoi dans ma grande mansuétude je traduirais votre déclaration (je connais bien ces jeunes gens.)Formulation maladroite qui pourrait laisser supposer une complicité, par :
« Le senor Lugo me confirme qu’il connaissait bien les accusés et que malgré ses efforts il n’a pu empêcher le malin d’étendre son emprise sur eux. »
J’aurais ainsi la confirmation de votre bonne foi.»

Le maire complètement tétanisé regardait le manuscrit comme s’il s’agissait d’un serpent.
L’inquisiteur lança un dernier ultimatum :
« Je ne vous laisserais pas de seconde chance, signez ! »

Pendant que le senor Lugo s’exécutait il entendit Inés sangloter et vit le lourd masque s’affaisser un peu plus.
Puis il sortit rapidement dans un état second…..

L’inquisiteur s’adressa ensuite au couple de suppliciés pour mettre à profit leur abattement.
« Je vous propose de signer vos aveux pour abréger vos souffrances et peut-être sauver vos vies. »
Miguel lui hurla à travers son masque :
« Je ne signerais rien, de toutes façons vous allez nous tuer, depuis votre arrivée au village ce n’est que mort et terreur, il n’y a rien à espérer de vous. »
Le prélat lui répondit froidement :
« Ce n’est pas gentil pour ta complice avant que les bourreaux ne s’occupent de toi tu vas voir ce qu’il en coûte de te rebeller contre les représentants de Dieu. »
Et ordonna à l’adresse de ses sbires :
« Que l’on place la sorcière dans la vierge de fer. »


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Le maire de Valdapenas frappa longuement à la lourde porte de la grande demeure du capitaine De Avila avant que sa compagne une magnifique berbère ne se manifeste.
Il l’implora à travers le judas :
« C’est urgent ! Je dois parler tout de suite au capitaine, c’est une question de vie ou de mort ! »
Quelques instants plus tard, quand il eut fini d’expliquer la situation à l’ancien marin ce dernier le remercia et constata ;
« Il est impératif que nous disparaissions quelque temps pour éviter de nous faire arrêter et nous organiser. J’ai de nombreuses relations sûres.
J’ai déjà rencontré ce genre de personnages, il est inutile de discuter avec eux.
Ils se nourrissent d’eau et de pain sec et leur seule jouissance en ce bas monde est d’imposer leur vision du monde par la terreur et la mort.
Ils sont tout puissants la monarchie et l’église leurs ont donné tous les pouvoirs et ferment les yeux sur leurs exactions en échange de quoi ils se partagent les biens des victimes.
Si nous restons là nous serons arrêtés, torturés, brûlés et tout ce qui nous appartient sera confisqué au profit de la papauté et de la royauté. »

Le soir même Don Lugo, le capitaine De Avila et leurs proches quittaient la ville sans que personne ne sache pour quelle destination.


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Une semaine plus tard Do Calamocha tombait ainsi que ses deux bourreaux percés de plusieurs carreaux d’arbalètes au beau milieu de leur escorte place de Valdapenas.
Personne n’a pu déterminer d’où étaient partis les projectiles et on a jamais su qui les avaient tirés.

SECONDE PARTIE

L’ENFER EST PAVE DE BONNES INTENTIONS
Dicton populaire


« Où Do Calamocha l’inquisiteur rencontre un ange et doit lui expliquer le bien fondé de sa mission sur terre, mais l’inquisition n’a-t-elle pas travaillé plus pour le mal que pour un Dieu juste et bon, ses préoccupations n’étaient-elles pas plus matérielles que spirituelles !


Quelque part dans les limbes au-delà du temps et de l’espace.

Do Calamocha reprends conscience, son corps repose sur une brume blanche et épaisse, le ciel azur est parsemé de magnifiques cumulus.
Il n’est que douleur et ne peut pas crier à cause du trait d’arbalète qui lui perce le cou, un autre s’est fiché dans l’os de son bassin, un troisième l’a traversé de part en part au niveau de l’abdomen.
Un jeune garçon chauve ou peut-être est-ce une fille s’approche de lui un sourire énigmatique aux lèvres et, arrivé à sa portée lui impose les mains sur sa plaie ventrale, la douleur disparaît instantanément à cet endroit !
Ensuite il saisit l’extrémité du carreau qui dépasse de sa hanche et le retire lentement, le mal s’estompe à mesure à mesure de l’extraction.
Enfin il procède de la même manière avec le dernier projectile et l’inquisiteur sait à cet instant qu’il est totalement guéri !
Il tente de faire fonctionner son larynx :
« Qui est-tu ? »
« Un ange nommé le PETIT PRINCE » lui répond l’enfant « ton ange gardien. »
La confusion est totale dans l’esprit du prélat.
Puis il se souvint du tableau, de ce regard qu’il n’aimait pas.
L’enfant poursuit :
« Ne me dis pas que tu ne sais pas ce qu’est un ange! Veux-tu voir mes ailes ? »
Et dans un bruissement presque imperceptible il les déplie puis les fait à nouveau disparaître.
Anticipant la question qui se formule dans la tête de Do Calamocha il annonce :
« Tu te trouve aux royaume des cieux »
L’inquisiteur se redresse et d’un regard panoramique constate qu’il se trouve bien au milieu des nues.
La réponse à la question suivante qu’il n’a pas encore formulée arrive :
« Non tu n’es pas au paradis. »
L’ange daigne lui laisser poser la suivante :
« Vais-je rencontrer Dieu ? »
La réponse ne le surprend qu’a moitié.
« Il me semble que cette perspective ne te réjouisse pas autant qu’elle le devrait ? »
Sur terre il aurait envoyé illico cet enfant au bûcher. Quelle insolence ! Mais ce qui irritait encore plus Do Calamocha c’est que l’on lise dans son esprit comme dans un livre ouvert !
Aucun mensonge aucune dissimulation n’était possible il en avait la certitude.
L’enfant continua :
« N’as-tu pas consacré ta vie à le servir ….En tout cas c’est ce que tu racontais à qui voulait bien l’entendre, alors comment expliques-tu cette gène ? »
L’inquisiteur tenta une autre approche :
« Je ne suis que l’âme d’un modeste prélat et il est normal qu’à l’idée de rencontrer le mystère de la sainte trinité je sois bouleversé. »
L’ange paraît satisfait de cette réponse :
- « C’est normal en effet et cette réaction d’humilité est de bonne augure. N’oublie pas que juste avant d’arriver ici, tu te glorifiais d’être au service du roi, de la reine et du grand inquisiteur d’Espagne.
En cet endroit toutes les âmes ont la même valeur les rois les reines et les gueux. »
- « Je comprends, j’ai péché par orgueil et je dois me confesser de mes fautes avant de rencontrer le tout puissant. »
-« Pas uniquement par orgueil, sais-tu que je t’accompagne depuis le début et que j’ai versé beaucoup de larmes en voyant ce que j’ai vu et en entendant ce que j’ai entendu ? »
Do Calamocha pensa :
« Qui va me juger ? Comment serais-je jugé ? LE JUGEMENT DERNIER ! »
Il plonge dans le regard immense de l’enfant, les réponses lui parviennent comme dans un cauchemar :
« Tu es un expert en jugement, un inquisiteur, tu seras ton juge et ton inquisiteur. Mais auparavant afin que tu sois en possession de tous les éléments de ton dossier, tu revivras les vies de toutes tes victimes, il te faut pour appréhender la totalité des paramètres sentir le fer brûler tes chairs, tes membres se disloquer, ton corps s’écarteler, tes entrailles se déchirer mais tu constateras que le plus insoutenable ce n’est pas la douleur physique mais la douleur morale, celle de l’enfant qui voit sa mère brûler sur le bûcher, celle de l’homme qui voit sa femme empalée sans comprendre, l’injustice, la peur… »
Le prélat regarde l’ange avec horreur :
« Je suis en enfer, tu es un démon qui a pris l’apparence d’un ange! »
Ce dernier lui répond :
« L’enfer et les démons n’existent pas au royaume des cieux, ce sont les hommes qui les ont créés sur terre. Et tu y as amplement contribué.
Qui étais-tu pour juger à la place de Dieu, misérable mortel ?
De quel droit t’es-tu substitué à Dieu pour disposer de la vie d’autrui ?
La vie c’est le cadeau de Dieu.
Cet empressement à faire la justice à sa place sur la terre ne prouve-t-il pas que tu ne croyais pas à son existence, ni à sa capacité de juger par lui-même ?
Tu vas bénéficier de mille rencontres pour y réfléchir Do Calamocha.
Ensuite tu auras payé ta dette tu seras en mesure de porter des vrais jugements et tu connaîtras la vraie vie après la vie. »

« MAITENANT JE DOIS TE LAISSER, TES MILLE VICTIMES T’ATTENDENT, PRIE POUR QU’ELLES AIENT PLUS DE MISERICORDE ENVERS TOI QUE TU EN AS EU POUR ELLES. »

Do Calamocha aperçu à cet instant une longue cohorte de personnages, venant de l’infini qui se dirigeaient vers lui.
Et à mesure que les silhouettes approchaient, il les reconnaissait,
En premier il reconnu sa dernière victime Inès Fernandes. Elle marchait malgré sa jambe broyée et brûlée, et l’on pouvait apercevoir les multiples trous sanguinolents causés par son séjour dans la vierge de Nuremberg.
A son coté il devina Miguel de Oliveira, démembré qui portait toujours le carcan de fer autour de son visage.
Derrière eux se traînait un corps calciné. Il se souvint que juste auparavant il avait condamné une sorcière au bûcher.
Ils étaient si nombreux, il n’en manquait pas un, il les reconnaissait tous, portant les séquelles de ses sévices.

Et il comprit qu’un long travail de réparation commençait.

L’histoire n‘est pas finie !

 

 

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LES REGULATEURS ET CONNAITRE L’AVENIR DE L’HUMANITE.

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