Le fanatique
« NUL N’EST
PROPHETE EN SON PAYS »
Extraits
du dossier des régulateurs concernant Aadim
Ahmed dit « Le fanatique »
(1960-1999)
Chargé de l’édification
Le Petit Prince
Juillet 1997 ALGERIE Kabylie région sud
de Tizi Ouzou
Aadim
Ahmed se laisse tomber à genoux dans le sable
brûlant, il laisse s’échapper de sa main
Son poignard tranchant comme un rasoir et poisseux de sang.
Il
se sent vidé, incapable de faire un mouvement.
Est-ce du à ce soleil éclatant qui lui fait
face ? Ou à la folie furieuse qui vient de l’animer
pendant ces dernières minutes ?
En réalité il sait qu’il s’agit
du breuvage qu’on lui à fait ingurgiter ainsi
qu’aux autres membres du commando après le briefing,
juste avant de les laisser sur les lieux de l’embuscade.
Ensuite
tout s’est déroulé comme un
mauvais film regardé à travers des lunettes
déformantes.
Le car de ramassage scolaire est arrivé dans le virage
au sommet de la côte. Lui et les autres hommes vêtus
et cagoulés de noir ont ouvert le feu visant en priorité le
chauffeur.
Le
véhicule s’est arrêté sur le
bas coté et chacun a arrosé copieusement sous
les vitres avec sa Kalachnikov jusqu’à la dernière
cartouche.
Malgré les altérations de leurs sens causés
par les drogues, dans leur ivresse meurtrière, ils
n’ont pas oublié d’égorger comme
des moutons tous les blessés et les enfants survivants
sans tenir compte des pleurs et des supplications.
A
travers les brumes de son cerveau, Ahmed se souvient toutefois
d’un jeune garçon blanc et chauve qui était
resté étrangement stoïque, comme s’il était
là en spectateur, et qui ne l’avait jamais quitté de
ses grands yeux profonds jusqu’à ce que la dernière
goutte de son sang sorte de sa carotide sectionnée.
Puis
sont arrivés les pick-up Peugeot. Il s’est
senti soulevé sous les bras, et une fois tout le monde
embarqué, les véhicules disparurent rapidement
dans un nuage de poussière.
Laissant derrière eux une cinquantaine de petits corps
sanguinolents.
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Octobre 1999 ALGER
Ahmed se fraie un passage avec le mini van Daihatsu parmis
les ruelles de la grande ville.
Il ne faut pas se faire remarquer, ne pas commettre d’erreurs pour atteindre
l’objectif, bientôt il sera un héro, un saint, un martyr.
Le paradis l’attend avec les soixante douze vierges.
A
portée de sa main droite se trouve un petit contacteur
et derrière lui deux cent kilos d’explosif,
fréquemment il y jette un coup d’œil, au
moindre problème il doit l’actionner, l’idéal
serait de le faire au bon endroit et au bon moment ……
Il
aperçoit le marché, mais pour s’en
approcher, il doit passer devant un véhicule de l’armée,
en faction. Il décide de se ranger à l’ombre
et à l’angle de la rue et d’attendre.
Une demi-heure plus tard l’un des soldats se saisit
de son téléphone puis avoir longuement conversé,
s’adresse à son coéquipier et enfin l’engin
militaire s’en va.
Un vieux car bondé, débordant de paysans accompagnés
de leurs animaux, volailles et chèvres prend sa place.
C’est le moment, il redémarre et s’avance
juste à coté. Puis se gare à l’emplacement
convenu, il laisse tourner le moteur au cas ou….
Soudain il se sent observé, il tourne la tête
en tous sens et ne remarque rien d’anormal, puis en
regardant machinalement dans son rétroviseur, il croise
le regard profond d’un drôle d’enfant de
type européen et chauve, un souvenir lui revient !
Non ce n’est pas possible ! Il passe sa tête
par la vitre de sa portière et regarde en arrière
du mini fourgon, plus rien, l’enfant à disparu
?
Rassuré, il laisse un peu son esprit vagabonder.
Ahmed
pense qu’il n’aura pas grand choses à regretter
de son passage sur terre.
Il
ne sait pas qui est son père. Les mauvaises langues
racontaient que c’était un soldat français.
Il n’a pas connu longtemps sa mère qui dansait
dans un cabaret du temps de l’occupation coloniale,
et qui a du disparaître rapidement, en l’abandonnant
quand les Français ont quitté l’Algérie.
Peut-être est-elle morte peu de temps après
? Peut-être qu’en procédant ainsi elle
lui a sauvé la vie ?
Elle l’avait fait conduire dans un orphelinat par un
jeune homme à qui elle avait donné un bakchich.
Et c’est là que se déroula sa petite
enfance, où l’on tenta de le nourrir, de le
loger, de l’habiller et même l’instruire
avec les maigres moyens dont on disposait.
Malheureusement, c’est probablement ce dernier service
qui l’a mené là aujourd’hui au
milieu de ce marché grouillant de monde..
Un sentiment étrange s’était emparé de
lui et n’avait fait que croître au contact de
la maîtresse d’école, elle était
belle, instruite, intelligente, et elle faisait des efforts
vis à vis de lui.
Il s’était imaginé dieu sait pourquoi
! Qu’elle ressentait les mêmes désirs
envers lui, les choses auraient pu en rester là, dans
le domaine du rêve, jusqu’à ce jour fatidique….
Elle
lui avait demandé de rester après la
classe pour l’aider à travailler sur un devoir
de mathématiques, et après quelques minutes
en sa présence, quand elle s’est approchée
de lui
pour lui montrer une erreur sur son cahier. Le contact de
son voile et les effluves de son parfum lui ont fait perdre
sa retenue, il l’avait enlacée et tenté de
l’embrasser.
Elle l’avait repoussé puis l’avait sommé de
sortir rapidement.
Et à dater de ce jour, elle ne s’était
plus jamais occupée de lui, et avait toujours cherché à l’éviter.
Suite à ce nouvel abandon, son caractère s’est
modifié, il est devenu agressif, violent, ses résultats
scolaires se sont dégradés rapidement et il
s’est isolé de tous.
A l’âge de quinze ans, il fuguait de l’orphelinat.
Pendant quelques années il vécut de vol, de
mendicité, puis un jour il s’arrêta pour écouter
un prédicateur dans la rue.
Et ce fut une révélation! tout devint simple,
lumineux, cet homme envoyé de dieu, avait toujours
la réponse à toutes les questions, il le suivit …
Il trouva le gîte et le couvert, il devint son disciple
et se mit à étudier « le livre ».
Rien à voir avec les mathématiques, tout était
facile limpide.
Plus tard son mentor l’envoya se former dans un pays
lointain où l’on finit de lui laver le cerveau
et où on lui appris la guerre, la guérilla
urbaine et aussi comment reconnaître et tuer les impies.
A son retour en Algérie, il fut mis à l’épreuve
et on lui confia des exécutions d’intellectuels,
de journalistes c’était très facile,
le plus souvent ces ennemis étaient sans méfiance,
seuls et sans armes.
Quand ses hormones le travaillaient un peu trop, son maître
lui organisait un mariage.
Des jeunes femmes étaient enlevées et il pouvait
en faire ce qu’il voulait et les rejeter à la
rue, mais il préférait les tuer après
où même parfois avant, de se satisfaire.
Il se sentait le maître du monde, et décida
de régler un vieux compte avec celle qui eut un jour
l’outrecuidance de le rejeter lui, le soldat de dieu
!
Ce fut très décevant.
Il suivit son ancienne institutrice jusque chez elle, il
attendit la nuit pour s’introduire dans son appartement.
Et là où il s’attendait à trouver
une victime paniquée et hurlante, il fut obligé de
faire face à une furie qui lui envoya tout ce qui
lui passait à portée de main au visage, dont
un gros vase
qui en se fracassant lui laissa une cicatrice en travers
du visage.
Tandis qu’il la violait après l’avoir
lardée de coups de poignard, elle continuait pendant
son agonie à lui cracher de la salive et du sang à la
face.
Cette initiative personnelle ne fut pas appréciée,
l’organisation clandestine n’eut plus confiance
en lui et il perdit sa position de numéro un. On ne
lui confia plus de missions en solitaire.
Jusqu’au jour où il fut décidé de
se débarrasser de lui de la manière la plus
utile possible.
Et
c’est pourquoi, ignorant des véritables
desseins de sa hiérarchie, en bon kamikaze, il saisit
le contacteur et l’actionna au milieu de la foule colorée
du souk.
SECONDE PARTIE
« LE ROYAUME EST A L’INTERIEUR DE VOUS ET IL
EST A L’EXTERIEUR DE VOUS. »
Textes
sacrés
Existe
t il un paradis capable de satisfaire un esprit détruit
et tourmenté comme celui de Aadim Ahmed ?
Quelque
part dans les limbes au-delà du temps et
de l’espace.
Aadim
explose, se disperse, puis implose, il sent toutes ses
molécules se reconstituer
et se replacer.
Il récupère ses sens et se découvre affalé dans
des coussins au bord d’un bassin dans un palais des mille et une nuits,
de belles esclaves s’affairent autours de lui, un peu à l’écart
se tient un adolescent un djinn son visage,qui ne lui est pas inconnu, est
orné d’un sourire énigmatique.
«
C’était donc vrai ! » Pense t il «J’ai gagné le
paradis ! »
Il s’interroge :
«
Où se trouve le prophète ? »
« Il se manifestera quand le moment sera venu. »
Lui est-il répondu, par le jeune garçon.
Puis il réalise qu’il ne s’était posé la question
que mentalement !
En d’autres temps et en d’autres lieux il aurait rabaissé le
caquet de cet insolent.
Mais ici encore intimidé par la magnificence des lieux il se contint.
Une superbe et jeune créature accompagnée de musiciennes toutes
aussi jolies commença une danse du ventre sensuelle.
Le désir commença à monter en lui, et après plusieurs
passages où elle l’avait effleuré de ses charmes à peine
voilés, il la saisit et la fit choir sur les coussins de soie à ses
cotés. Elle émit un léger rire cristallin, puis il arracha
les fragiles tissus qui la couvraient et commença à la pétrir
vigoureusement, le sourire de la jeune fille disparut et il remarqua une lueur
de panique dans ses yeux.
Ceci décupla ses ardeurs et il la prit sans ménagements, elle
se mit à hurler de douleur et pour la faire taire, il lui mis un coussin
sur le visage et il appuya, appuya.
Quand il fut assouvi, il se leva laissant sa victime sans vie, il remarqua
les traces de sang entre ses jambes.
«
C’était bien une vierge ! » Constata-t-il.
Il se dirigea ensuite vers le bassin où il fit ses ablutions. Toutes
les filles avaient fuit et il ne restait que le jeune page qui le regardait
de ses yeux étranges tout en s’éloignant tranquillement
jusqu’à disparaître de sa vue.
Ahmed n’était pas rassasié, il aperçut sur un mur
un râtelier avec des armes blanches, il se munit d’un cimeterre
court et d’un poignard qu’il glissa dans sa ceinture, au cas où il
rencontrerai à nouveau l’intrus.
Puis il explora le palais à la recherche d’autres vierges.
Au détour de ses recherches dans une pièce il découvrit
plusieurs de ses proies effrayées, et réussit à en saisir
une tandis que les autres fuyaient, comme elle ne cessait pas de se débattre
et de hurler, il se servit du poignard puis assouvit ses pulsions sur le jeune
cadavre encore chaud.
En se relevant, il entrevit les grands yeux du djinn fugacement dans un miroir,
il sortit rapidement de la pièce mais ne rencontra personne.
Un souvenir lui revint à cet instant !
L’enfant blanc chauve victime impassible dans le car scolaire !
Puis un autre flash ! Les grands yeux, dans le rétroviseur, à proximité du
marché d’Alger !
Plusieurs
jours passèrent…..
Aadim
les consacra à traquer ses vierges et à les
honorer de la seule manière qu’il connaissait,
et qu’il appréciait, c’est à dire
dans la violence et dans le sang.
De temps en temps il croisait le regard réprobateur
du jeune homme, sans pouvoir s’en approcher.
Dans le palais, la nourriture était abondante et renouvelée,
mais maintenant il ne rencontrait plus que les cadavres des
jeunes filles, même le djinn aux grands yeux semblait
avoir disparu.
Il avait bien tenté auprès de ses dernières
captures de nouer un dialogue et de changer ses manières
sans résultats, au moment ultime sa nature reprenait
le dessus.
De
nouveaux jours passèrent…..
L’atmosphère du palais commençait à devenir
irrespirable, soixante douze cadavres se décomposaient
et les salles étaient infestées d’insectes
et de vers.
Ahmed se couvrait le nez et la bouche d’un voile pour
aller chercher de la nourriture et ressortait aussitôt
dans les jardins, qui eux aussi, commençaient à se
peupler de vermine.
Jusqu’à ce jour où, tandis qu’il
tentait de manger un fruit gâté au milieu des
mouches, le jeune garçon aux grands yeux réapparaisse.
Il se leva à sa rencontre, animé de mauvaises
intentions, son compagnon fantôme lui fit un geste
impératif de la main et cria : « Stop ! »
Et poursuivit : «Le prophète est de retour,
il veut te rencontrer, suis-moi ! »
A
cet instant Ahmed commença à réaliser
ce qu’il avait fait ! et ce fut comme une douche froide
!
Il suivit, docile, son guide vers un petit pavillon dans
le fond du parc, celui ci le fit entrer dans une salle circulaire
dont les murs étaient enchâssés d’une
multitude de petits miroirs ou de pierres réfléchissantes,
au milieu se dressait comme une flamme vivante qui faisait
luire les milliers de facettes alentour.
Une voix vibra à l’intérieur de lui :
«
QU’AS-TU FAIS DE LA RECOMPENSE QUE DIEU T’A OFFERTE,
MISERABLE ! »
Aadim se jeta à plat ventre.
La voix profonde lui remua à nouveau les entrailles
:
« PUISQUE TU ES INSENSIBLE A LA BEAUTE ET A LA PURETE !
TU N’ES PAS ENCORE PRET POUR LE PARADIS !
JE T’IMPOSE UNE NOUVELLE VIE AU MILIEU DE LA SOUFFRANCE AU MILIEU DE
CEUX QUI COMME TOI, PRETEXTANT ME SERVIR, NE JOUISSENT QUE DANS LE MAL, LA
DOULEUR ET LA MORT. ! »
TROISIEME PARTIE
« LA GUERRE SAINTE SERAIT UN BIENFAIT DE DIEU SI ELLE NE TUAIT
QUE DES INTEGRISTES ! »
D’après Jacques PREVERT
Site virtuel de ‘’Kaboul AFGANISTAN An 2000 jour
182’’
Ahmed
Aadim se réveille brutalement, le jour est à peine
levé, un guerrier tout de noir vêtu le secoue.
« Aller, debout, assez dormi ! »
Il suit les autres en se traînant vers le 4 x 4 Toyota.
Quel drôle de songe !
Il ne se souvient pas d’avoir jamais fait un rêve
aussi réaliste !
Tandis que le véhicule traverse les rues en trombe,
Il se concentre sur le présent :
«
Nous nous rendons dans le sud de la ville chercher une femme
adultère et organiser sa lapidation….. »
Il doit se forcer pour rester dans cette nouvelle réalité,
car à cet instant il se sent ailleurs !
«
Alors, le retour en Algérie, les exécutions,
la bombe sur le marché, le paradis et les vierges
! Ce n’était qu’un rêve ! »
Soudain
il remarque, traversant la route lentement, un jeune garçon chauve au milieu de la route, la Toyota ne
ralentit pas il va se faire écraser !
Il crie !
Personne ne réagit dans le véhicule.
Et le 4 x 4 passe à quelques centimètres de
la frêle silhouette, Ahmed crie toujours, à la
dernière seconde la tête chauve se tourne et
Aadim reconnaît ce regard profond.
Puis reçoit une grande tape derrière la tête.
«
Tu as fini de hurler comme un âne ! Çà ne
va vraiment pas dans ta tête en ce moment ! »
Les autres ricanent, il tente de s’expliquer :
«
On a failli écraser un gamin ! »
«
Quel gamin ? Quelqu’un a-t-il vu un gamin ? »
Les autres n’ont rien vu et s’esclaffent :
«
Aadim est fou !……. »
Le
commando distingue maintenant un attroupement et, au milieu
une pauvre chose toute emballée de noir qui
hurle et se lamente tandis qu’on se bouscule pour la
frapper.
Le chef demande si le trou à été creusé.
La foule excitée lui désigne un endroit, deux
hommes saisissent la femme qui gémit inlassablement
:
«
Un voyou m’a violée, Un voyou m’a violée,
Un voyou m’a violée…. »
Les deux guerriers la placent dans le trou seul le haut des épaules
et la tête dépassent.
Aussitôt des volontaires se dépêchent
de jeter la terre et les gravas pour l’immobiliser,
ensuite le chef lui arrache sa burka et se retire.
Et la foule se déchaîne les projectiles pleuvent ……
Ahmed pense à son rêve et certaines paroles
résonnent encore en lui, qui parlaient de douleur
et de mort.
A la fin, un membre du commando conduit un petit garçon à quelques
centimètres du cadavre et l’aide à soulever
une grosse pierre et à la faire tomber sur la bouillie
qui était une tête, l’enfant s’y
prend mal et tout le monde semble trouver ce spectacle très
amusant.
Site virtuel de ‘’Kaboul AFGANISTAN An 2000 jour
186’’
Le
chef mécontent de Ahmed, lui a trouvé une
nouvelle tache à la prison.
C’est lui qui s’occupe des voleurs, ou plutôt
de ceux que l’on a désignés comme tels
!
Car aujourd’hui en Afghanistan dans ce contexte de
restrictions et de pénurie la distinction entre le
commerce, la débrouille et le vol est toute relative.
Alors selon la gravité du forfait ou la cote d’amour du malheureux,
Aadim lui coupe avec un tranchoir soit les doigts, la main, les deux mains
ou le bras, parfois même pour les récidivistes un pied.
Ce n’est pas facile, même si l’accusé est fortement
maintenu, il bouge et gémit en permanence.
Dans la même salle un peu plus loin, les cris sont encore plus forts,
on crève les yeux de ceux qui ont regardé des femmes ou des photos
ou des livres interdits.
Un
nouveau supplicié se présente encadré de
deux gardes.
Ahmed n’en croit pas ses yeux !
C’est le garçon blanc chauve, le djinn ?
Ce dernier est impassible et le regarde en face.
L’un des gardes précise à Aadim qu’il doit couper
la main droite.
Le jeune prisonnier retrousse sa manche et pose son poignet sur la planche,
serein ?
Puis il murmure à son bourreau :
«
Je crois que tu m’as déjà tranché la gorge, dans
une autre vie. »
Ahmed regarde affolé alentour, mais personne ne semble avoir entendu.
Il saisit fermement son tranchoir et frappe fort…..
Le djinn n’a aucune réaction et se laisse emmener par les gardes
le moignon emballé dans un linge.
Au moment de sortir il se retourne et crie :
«
A bientôt »
Site
virtuel de ‘’Kaboul AFGANISTAN An 2000
jour 192’’
Aadim
toujours à son poste est très attentif
aux nouveaux arrivants, et il ne sait pas trop s’il
redoute ou s’il souhaite revoir le jeune garçon
aux grands yeux.
Et se produit l’événement qu’il
redoute et souhaite à la fois, le voilà !
Le jeune homme chauve au regard pénétrant !
Encadré de ses gardes.
Cette fois ci il est sommé de couper l’autre
main, en principe c’est ce qui est appliqué aux
récidivistes mais il sait que la vraie raison est
ailleurs.
Sa victime est tout aussi sereine que lors de sa dernière
venue.
Et dés qu’elle se trouve à la bonne distance,
tout en posant son avant bras sur la planche à trancher,
elle murmure :
«
Veux-tu une nouvelle chance ? Ou préfère-tu
rester ici jusqu’à la fin des temps à tuer
ou mutiler des êtres humains ? »
La réponse est évidente pour Ahmed et à peine
l’a-t-il pensé, que le garçon se redresse
et écarte sa tunique de sa main valide.
Aadim aperçoit à ce moment autours de la taille
de l’adolescent une ceinture d’explosifs.
La main valide se saisit d’un lacet et c’est
l’explosion.
Le bourreau se sent soufflé en arrière, puis
les cris, la douleur, le sang.
Il ne peut plus bouger, il n’est que plaie.
Les secours arrivent, il n’est sourd, sa tête
bourdonne, puis il s’éteint.
QUATRIEME PARTIE
Quelque part dans les limbes au-delà du temps et de l’espace.
Site
virtuel ‘’ALGERIE Kabylie région
sud de Tizi Ouzou’’
Aadim
Ahmed à l’ombre d’un eucalyptus
surveille ses chèvres grimpées dans les buissons
pour chercher de quoi brouter.
Il est heureux, la semaine prochaine il se marie.
Ses parents et ceux de Magida préparent la fête.
Ils ne sont pas riches mais ce sera une belle fête,
les amis et les voisins les aideront.
Quelques
années plus
tard.
Aadim Ahmed à l’ombre d’un eucalyptus surveille ses chèvres
grimpées dans les buissons pour chercher de quoi brouter.
Il est heureux, son fils Brahim joue à coté de lui, la vie est
belle pour eux au milieu de ces paysages rudes mais majestueux.
Ce soir ils rentreront à la maison et salueront leurs voisins et amis
le long du chemin, puis ils retrouveront Magida qui aura préparé un
bon repas.
Son fils est très intelligent, ils en sont fiers, bientôt il prendra
le vieux bus pour aller à la grande école. Il fera des études
puis réussira dans la vie, il sera la fierté de ses parents.
Aadim connaît bien le chauffeur c’est un ami, il lui a promis de
prendre soin de Brahim.
Quelques mois plus tard.
Ahmed et Magida sont préoccupés, tout le village est inquiet,
le car scolaire a presque deux heures de retard.
Tous attendent Mohammed qui est le seul à posséder une voiture
et qui est parti à la rencontre des enfants.
Ca y est la vielle Peugeot arrive, puis s’immobilise, le chauffeur en
sort agité et hurlant, tout le monde se met à se lamenter, le
malheur est tombé sur le village.
Mohammed et son épouse extraient le corps ensanglanté de leur
fils du véhicule.
Pour Aadim le monde semble s’arrêter. Mohammed explique que tous
les enfants, tous sont morts criblés de balles et égorgés.
Quelques minutes plus tard.
A quelques mètres du car penché sur le coté de
la piste, Aadim Ahmed serre dans ses bras le corps sans vie
de son fils, tous les villageois sont là, c’est
la désolation la plus totale.
A travers ses larmes rougies de sang il voit s’avancer
vers lui le jeune garçon blanc chauve aux grands yeux
personne ne semble le remarquer.
Et une foule de souvenirs refluent en lui, il tombe à genoux
et cette fois ce n’est pas un poignard poisseux de
sang qu’il a entre les mains mais son fils.
Un silence total se fait, tout le monde à disparu
et seuls restent Aadim les bras pendants et le djinn. Il
n’y a plus de cadavres, que le car, les taches de sang,
la piste vide et eux deux.
Le
jeune homme s’adresse à lui
:
«
Maintenant nous nous comprenons. Et cette vie que tu viens
de partager n’était pas la tienne mais celle
de Ibrahim Ben Sala à qui tu as tué le fils.
Il est au paradis avec sa femme et son fils, il t’a
pardonné.
Tu dois encore obtenir le pardon de tes autres victimes,
avec mon aide. Puis tu pourras rejoindre le royaume où les êtres
savent vivre entre eux dans la paix la tolérance et
la beauté.
Loin du mal, de la destruction, de la souffrance et de la
peur…
L’histoire n‘est
pas finie !
CONTINUEZ
AVEC LE PETIT PRINCE POUR RENCONTRER LES IMMORTELS
LES REGULATEURS ET CONNAITRE L’AVENIR DE L’HUMANITE.
POUR ENCORE PLUS DE COMPREHENSION PARTAGEZ LES AVENTURES
D’UN MAXIMUM DE PERSONNAGES AVANT DE TERMINER AVEC
LE PETIT PRINCE.